Fou d’émaux et de cuissons au bois, Alain Gaudebert va à contre courant avec la tranquillité des gens qui ont pris un parti venant du plus profond d’eux-mêmes et s’y tiennent solides au milieu de leurs échecs, sereins devant leurs réussites. Les premiers n’étant que des chemins, les secondes des terres prévues sinon promises.
C’est que la pierre philosophale n’est pas un talisman à fabriquer, mais un état d’esprit, de conscience, qui mûrit lentement.
La jeune tradition des émaux somptueux, désordonnés, « rutilants », rêves de verriers enthousiastes autant que de céramistes ne remonte guère au-delà du siècle, amorcée par Carriès, poursuivie de façon plus anecdotique par ses épigones, magnifiée par Chaplet, Delaherche et quelques autres, joliment reprise par nombre d’ateliers plus artisanaux comme celui de Dembach pour s’engluer dans les excès de Vallauris et mourir dans d’ultimes bazars de quartier.
On peut trouver ses origines lointaines dans les trois couleurs
chinoises, et, tout près de nous voir ces « coulures » prendre du
galon dans la peinture de Pollock, désormais baptisées drippings.
En matière de céramique, les facilités du procédé m’en cachaient les richesses réelles quand il y a quelques années je croisais Ginette Monod au Musée des Arts Décoratifs, éblouie par l’exposition Chaplet laquelle m’avait laissé de marbre, campé dans mes préjugés. A peu près au même moment, Bernard Dejonghe frappait un grand coup avec ses extraordinaires tortues qui éteignaient le four de Decoeur, voué à la démolition, par une apothéose convaincante. Ben Lisa en précieux, Champy en superbe, la fête des émaux revenait triomphalement sur scène.
Alain Gaudebert ose retourner aux sources. Son travail évoque plus directement Chaplet ou Delaherche, avec cependant, en arrière-plan, l’ardeur d’un Ivanoff qui soutient une dimension et une ivresse expressionniste dont la chaleur est convaincante. Ses formes restent celles du potier qui accentue les irrégularités de tournage, s’enchante des grands formats, qui joue de la dissymétrie et donne à ses pots un savoureux aspect de croissance spontanée, laquelle ne doit pas faire oublier l’architecture qui les construit.
à-dessus, il se lance à corps perdu dans cet émaillaqe excessif,
aventureux, téméraire, aux épaisseurs interdites, aux superpositions casse-cou, aux coulées volcaniques engendrées par le feu et les cendres du bois où les cuivres – au sens presque instrumental du
mot – lancent les cascades de nuances inimaginables, les sang-de-
boeuf mêlés aux rouges frais, bordés de turquoise, striés de verts de chrome, de bleus, de gris, des noirs métallisés de métal poussé à bout.
Tout ce travail laisse pantois comme après un cataclysme dont on sort miraculeusement. On ne sait pas si c’était « beau », on sent que c’était, que c’est très fort. On aimerait être avec lui au défournement mais avec la mauvaise conscience du guetteur d’ébats intimes. Les grès de Gaudebert font partie de ces oeuvres qu’on adore, subjugué, ou déteste, épouvanté ; pour les uns, il est le vrai céramiste, le magicien, pour les autres, il est à fuir d’urgence. Peu de potiers peuvent lui disputer cette place.
Dans notre pays où la mesure passe pour une vertu cardinale, il est le céramiste « post moderne » par excellence, mais précisément cette mesure est sous-jacente au paroxysme, loin d’être absente de
son travail elle lui confère cette solidité qui en définitive place cette oeuvre passionnée dans une perspective où se distingue plus la Chine que le Japon et lui confère le poids dont manquent tant de travaux baroques actuels venant de nos proches ou lointains voisins
– l’Art céramique est un art profond, secret, aux paysages infiniment renouvelés. Alain Gaudebert fait découvrir de nouveaux et très anciens horizons avec la fougue contenue du potier
accoutumé à faire patienter le feu.
Robert Deblander
En permanence à la galerie Artisanat Réalité, Paris.
En 1996, son travail sera présenté du 4 au 24 juin, au Lavoir, Clamart, du 15 juin au 30 septembre, à la maison du Chanoine, Treigny, du 7 juillet au 15 septembre, à la galerie La Source et le Vent, Erquy.
Le chaos est un enchevêtrement anarchiste, perturbant, porteur d’espoirs vers la clarté l’équilibre l’ordre et l’harmonie.
Pour Salvador Dali le centre du monde c’est la gare de Perpignan. Pour quelques artistes.
C’est Saint-Aubin-Château-Neuf un village bourguignon connu des curieux et des amateurs d’art où le public peut découvrir des dizaines d’œuvres d’art in-situ : céramiques, peintures, sculptures, photographies, une déambulation initiatique au milieu d’œuvres ponctuée par la visite d’ateliers d’artistes ouverts au dialogue avec le public.
Vernissage 7 septembre 2019 – 17h-20h
Performance Métallophonique
Dévernissage le 27 septembre 2019 – 17h-20h
Projections vidéos
OUVERTURE
Exposition du mardi au dimanche – 14h-17h
Les cubes / Atelier Vuillemet
26, Les Placeaux – 89110 Saint-Aubin-Château-Neuf / Le Val d’Ocre
Le CHAOS, le chaos primordial m’a toujours envoûté et je m’en suis tout autant méfié qu’inspiré. Il est menaçant, porteur de forces redoutables… et infiniment séduisant plastiquement.
Je livre dans cette exposition des sculptures de paysages bouleversés, d’avant l’homme, où nul ne peut trouver refuge. Alain Gaudebert
BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN DANS 5 JARDINS DU PÉRIGORD, AUTOUR DE L’ABBAYE DE LIGUEUX
cinq jardins,
cinq artistes,
cinq rencontres…
avec ALAIN GAUDEBERT, CORALIE COURBET, JEAN-FRANÇOIS NOBLE, HAGUIKO ET JEAN-PIERE VIOT
Lieu de découverte et d’expérimentation, J(ART)DINS veut ouvrir des horizons à un large public, qu’il soit rural, amateur, étudiant.
J(ART)DINS est avant tout un moment de rencontre entre les artistes, leurs créations et ces coins de nature jardinés, mais également une manifestation qui favorise des partages insolites artistiques.
Enfin, c’est l’occasion de faire connaitre certains acteurs de la vie locale, en particuliers les producteurs du terroir
Petits formats : les artistes du Chemin des Arts et leurs invités
A partir du 4 mai, une exposition réunissant la plupart des artistes du Chemin des arts et des invités, présentera les « petits formats » de quelques 25 artistes. Alain Gaudebert est présent sur le Chemin des Arts de Saint-Aubin-Château-Neuf avec plusieurs oeuvres monumentales.
• Jeudi 20 septembre à 18h30
Conférence de Jean-François Fouilhoux sur le céladon et sa création personnelle, au Musée
Yvonne Jean-Haffen, en partenariat avec le service des Musées de la Ville de Dinan.
• Dimanche 23 septembre à 14h30
Visite guidée de l’exposition par Stéphanie Hadida et Armel Hédé.
• 20, 21 et 22 septembre
Ventes d’ouvrages et dédicaces d’auteurs sur place Des visites de scolaires sont possibles sur demande.
• Un parcours de 10 œuvres à toucher est proposé aux publics mal-voyants et non-voyants.
On connaît peu les esquisses d’Alain Gaudebert qui n’ont été que rarement exposées. Or le peintre a toujours accompagné le céramiste. Les peintures et dessins préparatoires aux oeuvres en terre sont parfois si aboutis qu’ils sont en eux-même des oeuvres . Saint-Aubin-Château-Neuf (Le Val d’Ocre) où vit et travaille Alain Gaudebert, leur rend hommage avec cette belle exposition au musée Jean Larcena, à voir jusqu’au 29 octobre 2017.
du 23 septembre au 29 octobre 2017 Musée Jean-Larcena de Saint-Aubin Château-Neuf
Entrée libre
samedi / dimanche / jours fériés de 14h à 19h
Tél. 03 86 73 61 15 / 07 81 44 97 58
5, rue Jean Larcena (anc. Puit Bouillant) – Le Val d’Ocre
Alain Gaudebert a construit au fil du temps une oeuvre au long de laquelle le peintre a toujours accompagné le céramiste.
Car Alain Gaudebert dessine et peint au quotidien, sur les matériaux les plus divers. Ces esquisses sont un passage, qui permet de rêver les oeuvres qu’on retrouvera dans ses créations en céramique. Ces prémisses mûries sont souvent si achevées qu’elles deviennent peintures. Des peintures très rarement exposées jusqu’ici.
Alain Gaudebert participe à l’exposition « A la croisée des Chemins », avec Jean Gaudaire-Thor, François Marie Bilard, Claire Boitel et Alexis de Raphelis.
Du 20 mai au 2 juillets 2017
Galerie L’Art et la matière
Château de Saint-Amand-en-Puisaye
58 310 – Saint-Amand-en-Puisaye
Vendredi, samedi et dimanche de 14h à 19h
Du mercredi au dimanche durant les vacances scolaires Informations : galeriesaintam@gmail.com / Tél. 06 37 01 31 98
Coralie Courbet, Nicolas Fedorenko, Alain Gaudebert, Michel Le Gentil, Gérard Lachens, Pétra Werle, Georges Sybesma, Anne Slalick.
Prolongement du projet « Quand l’art façonne le lien », Alain Gaudebert participe à la troisième exposition : « 8 artistes de la collection Viviane S. »
Du 6 mai au 5 juin 2017
L’Atelier 19B
89110 Saint Aubin Château Neuf – Le Val d’Ocre
Ouvert les samedi, dimanche et jours fériés – 14h-19h